J’habite en pleine campagne depuis presque toujours. Les trous paumés ça me connaît. Ici on est presque tous des purs et durs ruraux. Ce qui ne veut rien dire. Cependant je suis sidérée devant l’utilisation quasi systématique d’herbicide ( notamment) de certains de mes voisins.
Et aussi de leur méconnaissance de ce qu’ils détruisent par-là même. Sans parler de l’empoisonnement des sols et nappes phréatiques ils se privent de tout un tas d’herbes délicieuses, utiles, médicinales.
Un voisin paysan, que je connais depuis l’enfance (il a repris la ferme familiale) , me voyant mâcher du plantain avec ma fille m’a surprise en m’avouant ne pas connaître cette plante que je dégustais( on peut le dire tout net, il me croit folle! ) sans parler des fraises blanches que j’ai dénichées et que j’ai réussie a lui faire goûter malgré tout en insistant un peu : je te dis qu’elles sont mûres!!!
Je trouve ça dingue, affolant, de si peu connaître son environnement.
Voilà un an que je suis revenue vivre ici ( avant un autre trou paumé abritait mes pénates mais n’était pas assez calme, il n’avait de champêtre que la localisation et abritait une scierie, une entreprise obscure sous traitant des cuves en Chine et bientôt un forgeron! une zone artisanale a 30km de toute ville) et je connais mieux ce qui m’entoure que ceux qui ne sont jamais parti …et comble, vivent de la Terre….!
Je comprends pas, je comprendrai jamais….vivre ici et être tellement hors sol!
Heureusement, quelques uns sont plus ouverts sur le monde et plus respectueux… ça se voit à leur jardin foisonnant, en parallèle aux autres aux abords jaunis ( si propre, si mort)
J’apprends à mes enfants à repérer ces lieux pollués car je leur transmet le plaisir de croquer les herbes , de se soigner avec la nature…s’agirait pas qu’ils bouffent du round up à pleines brassées.
Si vous aimez pas les herbes folles, allez vivre en ville! Ils sont bien en ce moment avec des 40 degrés…minimum!
On parle de réparer les villes en y remettant de la nature…et à côté de moi on goudronne une cour de ferme. Au secours.
Pour lutter contre, j’invite chez moi toutes les mal aimées , les méconnues, les envahissantes un peu, et je laisse se développer un jardin fou. plus il y a de plantes, de diversité, plus c’est vivant . Plus c’est solide.
C’est comme tout.